Je pense que mon sang berzerker, que je nie, a quand même influencé mon physique. Je suis relativement grand, avec un bon mètre 90 et j’ai une musculature développée. Mes yeux ont un éclat doré, comme pour rappeler l’éclat chatoyant de ma peau. Mes cheveux, eux, je les tiens de ma mère. Je les ai vert, comme elle. Une couleur pas si rare que ça chez les humains. Ils sont coupés de façon asymétrique, car ça me plait. Néanmoins, je garde une longue tresse et refuse que quiconque n’y touche. Enfant, ma mère m’arrachait les cheveux quant elle ne me les raser pas. Elle ne supportait pas, je pense, qu’une part de moi lui ressemble. Pourtant, j’ai un nez similaire au sien et la forme de mes yeux est aussi d’elle…

Enfin, je porte souvent des armures en cuir adaptées pour les mouvements de pugilistes. J’avoue ne pas trop me protéger en combat, la douleur et les blessures attisent comme une rage en moi et me poussent à me surpasser. Après, en dehors, je m’habillais simplement… Maintenant, je porte ce que ces enfoirés daignent m’offrir à porter. Ma dernière caractéristique physique c’est le tatouage que je porte sur une partie de mon torse. Souvent visible vu ma propension à être torse nu, c’est un souvenir précieux. On avait tous un tatouage du genre dans ma confrérie de mercenaire…

Pour ce qui est de mon caractère, il est en acier trempé. Je suis têtu. Je suis un acharné. J’ai une haine et une rage qui bouillonnent en moi. Je suis La Colère. Mais je suis aussi quelqu’un de juste. En fait, je déteste les abus de pouvoirs, l’injustice, et ceux qui s’en prennent à plus faible qu’eux. Cela me met hors de moi.

Depuis que je suis esclave, je souris moins. Je rigole moins. Je reste attentif, sur la défensive. Pourtant, de base, je suis du genre bon vivant, à aimer boire et bien vivre. On a qu’une Vie après tout, et si je l’ai dédié au combat et à la vengeance, j’aime la vivre à fond. J’ai perdu une bataille et me voilà enchainer, mais je n’ai pas perdu la Guerre alors je garde espoir. C’est l’étincelle qui m’anime avec le dégoût de ces monstres et traitres.

La Justice triomphera que ces êtres immoraux. Et la Lumière dissipera les ténèbres et ses maux. J’en ai la conviction, et c’est ce qui me pousse à supporter les pertes ou disparitions de ma troupe, ma famille de cœur.

Mon histoire ? Depuis quand l’histoire des humains vous intéresse ? Vous, les démons et autres lèche-bottes de cette engeance pourrie, vous vous en fichez de notre histoire. Mais bon, j’imagine qu’on verra là une sorte de testament macabre.

J’ai eu une vie de merde. Et maintenant, je suis dans la merde. C’est bon, ça vous suffit les cornus ? Bon, vu le poing dans la tronche que je viens de me prendre de la part de ce balourd d’orc, ce n’était pas la réponse voulu. Ok, je reprends.

Je suis né dans un village de la théocratie d’Udrua. Le genre de petit village que les paladins oublient de protéger des raids réguliers de gobelins, ou encore, de nos voisins les orcs et barbares berzerkers.  Faut dire, les ancêtres qui ont installé le patelin là ils devaient être un zeste suicidaires ou indésirables. Enfin, ma mère m’a toujours détesté depuis que je suis venu au monde. Et j’ai jamais connu mon père. Je n’ai apprit que bien plus tard, de la matriarche du village, la raison qui fait que mon enfance n’a été que cris, coups et pleures de la part de ma mère.

Moi, je suis certes humains mais je suis surtout né car lors d’une sortie à la rivière, mon père a été tué par un groupe de berzerkers et ma mère a survécus mais pas sans séquelles. Et je suis le résultat de la séquelle. Pour ça qu’elle voulait me tuer quand j’étais petit. Pour ça que c’est la matriarche qui m’a donné un nom. Pour ça que j’étais un pestiféré, même aux yeux des autres du village. Comme j’étais heureux que toute la haine et la colère que je ressentais envers ma mère et les autres ait finalement trouvé sa cible ! Par Virtus, j’ai juré de venger ma mère de ces engeances. De ces brutes épaisses.

Alors, ben, j’ai quitté mon village. J’ai rejoint une troupe de mercenaire, et régulièrement de façon anonyme j’envoyais de ma solde au village. Je remplissais des boulots, je gagnais en expériences. J’ai commencé à l’âge de 14 ans. J’ai toujours eu une bonne carrure, probablement hérité du connard qui doit potentiellement être mon géniteur.

Baston, boulot, entraînement, haine à l’égard de ces parias. J’ai faillit rejoindre le culte de Virtus à une époque mais bon, en Udrua, c’est plus Lumina qui en impose et je n’avais pas trop envie de faire de la politique. Je voulais juste obtenir justice. Ma brutalité et ma sauvagerie dans le milieu du mercenariat m’ont valu le surnom, devenu presque mon nom, de « Le Sauvage ».

Lorsque les démons sont apparus, j’ai prit part aux assauts contre eux. Découvrir que les kobolds, orcs, gobelins, elfes noirs et berzerkers avaient toujours été des suppôts du Mal… Cela n’a fait qu’accentuer ma haine, ma colère, ma rage. Mon envie d’éradiquer chaque centimètre carré de leur existence. L’envie est encore là, mais je dois la dissimuler pour ma survie.

Enfin, un mois après le début de la guerre et les défaites accumulées, j’ai été capturé. Mon équipe et moi-même devions protéger un fort, le temps d’évacuer le village proche. On nous avait assuré l’arrivé de renforts mais ces-derniers ne sont pas arrivés. Les démons et leurs suppôts nous ont dit qu’on avait été sacrifié, que le royaume n’a jamais eu l’intention d’envoyer des renforts… Mais il est hors de question de croire Le Mal. Je ne peux pas les croire. Ils n’ont même pas de preuves !

Capturé, je ne me laissais pas faire. J’ai vu mes camarades êtres vendus, ou mourir dans l’arène. Y’en a même qui se sont laissés corrompre par la perversion de ces enflures. Moi, j’ai fais plusieurs tentatives de fuites. Je me battais, et plutôt bien. Probablement car justement j’étais fort, j’ai attiré l’attention de la marchande à qui « j’appartenais ».

Shal Garakh. Le mois passé à subir ses punitions, il a été long. Ma haine et ma colère ne sont pas partit et je ne les renie pas. Mais j’ai compris que pour sortir d’ici vivant, pour rallier les troupes, pour rejoindre les races de la lumière dans leur combat, je devais faire patte d’oie. Je me suis calmé, j’ai combattu pour elle dans l’Arène. Et je combats encore pour elle dans l’Arène, toujours surveillé mais moins étroitement. Je dois rester prudent… Mais j’attends mon heure.

Je vengerais mes compagnons et ma mère. J’en fais le serment face à Virtus.

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