Dire que je suis petit, mignon et un peu efféminé c’est cliché ? Evidemment, puisque je suis un fée ! Et je dis bien, « un ». En tant qu’être féérique, j’ai de fines ailes similaires à celles des libellules. J’aime beaucoup leur éclat entre le vert et le bleu.

Au niveau du visage, j’ai une peau lisse et blanche. Des oreilles effilées, et une longue chevelure qui oscille entre le noir et les variations de bleu foncé et de vert d’eau. A la naissance, j’avais les yeux d’un bleu vert très joli. Maintenant, seul mon œil droit a cette couleur. La corruption de la damnation a transformé la couleur bleuté en un rouge sanglant des plus fascinants.

Pour ce qui est de mon style vestimentaire, j’aime beaucoup les vêtements de voyage ou les tuniques avec un pantalon agréable. C’est plus pratique pour travailler. Par contre, ça me coûte toujours cher car les enchantements pour que leur taille s’ajuste à mes morphologies, c’est cher. Combien de fois, par faute de moyens, je devais me contenter de vêtement que je perdais sitôt je rapetissais ? Tristes souvenirs.

Car oui, je ne mesure que dix-huit centimètre sous ma forme de fée. Et en tant qu’humain, je ne fais qu’un mètre soixante. Pour un homme c’est peu grand mais comme on me confond avec une femme si je me coiffe ou m’habille de façon un peu asexuée… ce n’est pas trop dérangeant.

Pour ce qui est de mon caractère, je dirais que je suis le genre à ne pas beaucoup montrer ce qu’il pense ou ses émotions. Mon visage reste souvent assez neutre, mais mon regard me trahit de plus en plus. Je suis du genre rancunier vous savez, et plein de haine à l’égard de mon village natale. Et surtout, des fées et des elfes de la forêt blanche.

Après, j’ai une certaine curiosité intellectuelle. Et une concentration à toute épreuve quand je fais quelque chose. Si je ne suis pas très démonstratif et peut paraître froid, je n’en reste pas moins à l’écoute et observateur. Une vie au ban de votre propre société vous apprend l’art du retrait. Et, étrangement, ça vous apprend aussi à compatir avec ceux qui comme vous, on connu le rejet.

Enfin, j’adore boire du thé et des tisanes, et en confectionner de toute sorte ! C’est mon petit hobby. A défaut de ne pas encore avoir vaincu la mort, je pense avoir tout ce qu’il faut pour l’insomnie ou, au contraire, rester éveiller toute la nuit !

En bref, je suis moi. Un fée un peu effacé, qui n’hésitera pas à torturer et tuer ceux qu’il déteste mais qui a comme de la tendresse pour ceux qu’il apprécie. Enfin, je ne pense pas être in fanatique des démons, mais je leur suis infiniment reconnaissant. Et c’est ce sentiment de reconnaissance, et d’être accepter comme je suis, qui me lie à eux et nourrit ma loyauté.

Je suis né à Froasal, dans un petit village où cohabitait des elfes et des fées. La moyenne d’âge était assez élevé, et les enfants rarissimes. Les fées du village avaient l’habitude d’éduquer ensemble leurs petits, et les elfes faisaient de même en élevant en communauté leurs bambins. Généralement, il y avait donc un voire deux enfants à la fois au village. Autant dire que pour ne pas être étouffé par un protectorat trop dense, c’était loupé.

Personnellement, j’ai eu le droit au top level du protectorat car même les elfes hautains reconnaissaient les talents de ma mère. Il faut dire qu’elle était célèbre dans tous le royaume pour sa puissante magie curative naturelle. Elle avait soigné tellement de gens importants, c’était presque une héroïne. Ma mère, c’était LA fée du village. Sans elle, le village aurait été composé que d’elfes péteux ignorant les petites gens.

Le souci, c’est qu’en étant un enfant de la lignée Stardust et bien… On attendait de moi que j’ai le même don que ma mère. Et ma grand-mère aussi avant, et mon arrière grand-mère. Vous l’aurez compris, le toucher curatif est de naissance chez les Stardust, à plus ou moins grande échelle. Mais moi, déjà, je suis un garçon. Le premier garçon avec le sang des Stardust au passage. Ensuite, je n’ai jamais montré le moindre touché curatif ou don pour les magies curatives. De là, je partais d’un mauvais pied dans une ville où j’étais vu comme « le successeur » comme le môme à surveiller.

Y’a bien eu vingt ou trente ans à ce régime. J’ai tout essayé pour y arriver, jamais put. Par contre, je pouvais me vanter d’avoir des connaissances en médecine plus poussé que la masse, à défaut de pouvoir user de ce type de magie. Et puis, le fait que je manipule naturellement la magie d’air m’a juste apporté un peu de dédain alors que c’est censé être source de joie. C’est pas la sainte magie donc bon, voilà.

Mon père n’était pas trop présent pour me soutenir. En fait, lui et ma mère s’engueulaient car elle l’accuser d’être la cause de ma non-qualification. Lui, il lui demandait surtout si elle ne l’avait pas trompé avec un autre et que c’était la raison pour laquelle j’étais aussi différent physiquement de lui, et n’était pas béni par Lumina. Super foyer pour un jeune, n’est-ce pas ! On se sent désiré et aimé.

Il a fini par partir du village avec un groupe d’aventurier et je n’ai plus jamais entendu parler de lui. J’ignore même s’il est encore en vie pour tout dire. Ma mère, elle s’est mise à me snober et m’ignorer. J’étais un échec, un déchet. Elle a trouvé un bon parti féerique, et a eut une fille. Ma petite sœur de trente ans ma cadette. Une fée avec le don des Stardust. Ce que je trouve fou, c’est qu’aucuns d’eux n’a jamais voulu émettre l’hypothèse que, peut-être, la magie curative des Stardust ne concerne que les femmes de la lignée…

Quand j’eu soixante ans, je quittais enfin le village. J’avais fini d’apprendre tous ce qu’ils avaient de savoir en matière d’herboristerie. Et je m’étais aussi pas mal entraîné à la lance et à la magie de l’air. De toute façon, je vivais en paria. Un matin, je suis partie sans un regard en arrière. J’ai quitté cette blanche forêt où je suis né, et j’ai vécu comme apothicaire itinérant et de travail d’aventurier.

Pourtant, au fond, je gardais rancœur contre ma mère. Alors, je me faisais juste appeler Aeden le vagabond. Honnêtement, j’avais un but, une quête personnelle. Je souhaitais découvrir une magie ou un remède plus puissant encore que le don de ma mère. Quelque chose qui me ferait briller, et qui pourrait faire de moi un Stardust de façon véritable. Mais à chaque fois, je tombais sur de mauvaises pistes.

Je devais avoir cent ou cent vingt ans quand j’ai rejoint un groupe un peu spécial. Une troupe de mercenaire qui comptait des parias. Un semi-orc, une semi-elfe noire et un mercenaire kobold. Pourquoi les avoir rejoint alors que leur naissance en fait de sombres êtres ? Car je me voyais un peu en eux. Mit de côté, avec les jobs les moins bien payé et la considération inexistante. On a sympathiser, je me sentis à ma place pour la première fois depuis ma naissance !

Mais le kobold du groupe était un partisan des démons, et nous damner ne fut pas si dur vu nos vies de misère à tous les trois. Même si je fus le plus résistant, rapidement, la promesse de trouver un remède contre la mort même était alléchante. Je sais que c’est fou, mais la magie des démons permet tellement de choses !

Je fus initié sans trop m’en rendre compte. C’était presque naturel de rejoindre cet autre camp. De temps en temps, j’acceptais de faire l’assassin car les inféodés avait besoin qu’untel ou untel disparaisse. Avec notre équipe, on s’en chargeait car on était dans le coin. Si je reste pas mauvais en remède, mes talents en poisons et autres liquides mortels a cru de façon exponentielle.

Et le Puits s’ouvrit. Les démons qui devaient donc m’apporter la réussite étaient parmi nous. Enfin, je découvrais les seuls à avoir eu de la considération pour mon travail, mes études, mon labeur en général. Et juste ce sentiment de mérite suffit à me faire du bien. Cette reconnaissance. J’ai partagé tout ce que je savais sur les forêts blanches, et j’ai même put participer au raid sur mon village natale. J’étais la taupe qui devait faire diversion. Une réussite parfaitement maîtrisé et vu l’accueil dédaigneux que j’avais reçu… Ce fut délectable. Ma sœur n’était pas là cependant… Mais ma mère a payé pour sa dureté, sa violence, et son dédain à mon égard. De mes mains. Sans leur soigneuse, ils ne valaient rien et furent cueillit par les démons.

Pour me féliciter, je reçu le droit d’ouvrir une boutique dans Sigruun et d’avoir un esclave. Je m’attelle donc à réfléchir à mettre tout ça en place… Mais j’ai définitivement embrassé la Cause. Ces êtres soi-disant lumineux n’ont jamais été là pour moi. Pour la peine, j'utilise à nouveau mon nom. Fièrement. Comme un pied de nez. Et aussi pour provoquer ma sœur qui est quelque part... encore libre.

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