Si vous demandez à n’importe quelle personne civilisée de Dialumo ce qu’est selon elle le territoire des démons, il y a de grandes chances pour qu’elle vous parle d’un véritable enfer rempli de sacrifices à toutes heures, d’orgies démoniaques grand-guignolesques, de loi du plus fort, de rivières de sang, de musiques faites avec les cris des damnés et d’une anarchie sans nom.
Bien évidemment, tout cela est faux, du moins en partie, et pour les rivières de sang, il s’agissait d’un malheureux accident incluant des combats aux alentours d’une teinturerie. En fait, la société démoniaque qui s’est bâtie sur Dialumo est étonnamment bien organisée et très structurée. Chaque habitant de ces territoires a une place dans une hiérarchie sociale plutôt bien définie.
Les Démons
Bien naturellement, les démons sont le gratin, le haut du panier, le menu maxi best of. Dans cette nouvelle société, ils forment un équivalent de la noblesse, ils ont tout pouvoir, font ce qu’ils veulent et disposent de larges ressources. Après tout, puisqu’ils s’en donnent les titres pour se classer entre eux, autant en profiter.
Bien évidemment, les démons ne se valent pas entre eux. Les six Archiducs et Archiduchesses forment une véritable royauté, un conseil tout puissant dont les décisions peuvent mobiliser des pans entiers des forces de la Gehenne. Ils ont de véritables palais rien que pour eux, des hordes d’esclaves, de serviteurs et de damnés à leurs dispositions, ne serait-ce que pour faire le ménage dans leurs palais, faut dire que ça prend du temps à nettoyer tout ça.
Ensuite, plus le rang d’un démon est élevé, plus il est privilégié, ce qui se ressent sur ses actions, sa fortune, ses possessions et autres. Un simple démon de bas rang est l’équivalent d’un noble de campagne, qui ne se distingue de la plèbe que par son titre, bien souvent obligé de se mettre au service direct d’un démon de plus haut rang, ce qui permet de jouer les squatteurs et profiter du luxe des autres.
Les races inféodées
Les inféodés forment la classe populaire des terres démoniaques, les citoyens ordinaires qui travaillent pour les démons, mais profitent de leurs grâces et de leurs victoires. La plupart mènent une existence étonnamment ordinaire, avec un métier à soi et une vie métro-boulot-dodo.
Bien évidemment, beaucoup deviennent guerriers et combattent aux côtés des démons, parce qu’il faut bien avouer que les orcs et les berzerkers font de déplorables serviteurs de maison. À l’inverse, les elfettes noires sont étonnamment transcendées par les costumes de maid.
Les inféodés ont le droit de possession, ils peuvent avoir des maisons, des terres, selon ce que les démons veulent bien leur faire cadeau, et ils peuvent acheter leurs propres esclaves. Ils profitent de toutes les infrastructures et ne s’en privent pas.
Les meilleurs d’entre eux peuvent même atteindre de hauts postes, devenant une sorte de bourgeoisie, égale en droit aux démons de rangs inférieurs. Parce que même les démons savent appliquer la méritocratie.
Les damnés
Vu que ces derniers ont choisi de servir les forces démoniaques, ils profitent tout de même de quelques avantages. Leur statut dans la société est assez variable et ça marche un peu comme le travail, avec l’ancienneté.
Les damnés récents, principalement ceux qui le sont devenus après l’ouverture du puits, sont des serviteurs avec des droits très limités. Leur statut est similaire à celui d’un serf, tous sont au service exclusif d’un démon en particulier, très souvent celui qui les a convertis. Cependant, ils sont tout de même mieux traités que des esclaves et profitent de quelques libertés, notamment du temps libre, l’accès à des infrastructures et au commerce, mais pas de droit de possession de terres ou d’esclaves.
Cependant, la société démoniaque, bizarrement plus juste sur certains aspects, reconnait le mérite et l’ancienneté (et les fayots aussi, mais pas que). Du coup, un damné particulièrement brillant ou un serviteur ancien se verra accorder les mêmes droits qu’un inféodé.
Très souvent les damnés ayant de tels droits sont ceux qui ont servi d’agents doubles lors de la guerre et effectué diverses missions de renseignements, sabotages ou assassinats pour le compte des démons. Comme quoi, la trahison et les coups de poignard dans le dos peuvent être payant quand on le fait sur la bonne personne.
Les esclaves
Ils sont bien évidemment tout en bas dans la hiérarchie sociale et leur seul droit se résume de la manière suivante : « bosse et tais-toi »
Droits et Commerce
Les démons ont bien évidemment tous les droits sur les terres qu’ils conquièrent, ensuite, ils se partagent le tout et plus un démon a un rang important, plus il peut gratter de grosses parts. Libre à eux ensuite de les prêter, en faire cadeau à un serviteur méritant ou laisser les gens squatter dessus.
Pour les gentils paladins bien pensants, il paraitrait inconcevable qu’une chose aussi développée que le commerce puisse exister sur les terres démoniaques. Mais une nouvelle fois, rien n’est plus faux. Après tout, jamais les démons de la Corruption ne supporteraient de vivre dans un monde dénué de capitalisme, lequel représente facilement 60% de leurs méthodes de damnation.
Bon, il faut dire que le commerce reste quand même limité dans ses options, le plus gros des échanges tourne autour du commerce des esclaves et des biens pillés. Mais on trouve aussi quelques artisans qui monnaient leurs savoir-faire et quelques commerces de services (comme par exemple Jean-David Louis, célèbre coiffeur elfe noir, très côté auprès de nombreuses démones).